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Alors, c'est comment de travailler "Chez Disney" ? INTERNATIONAL YOGA DAY 2019 à Disneyland Paris

Dernière mise à jour : 1 juil. 2019

Le parc Disneyland Paris m'a invité à donner l'International Yoga Day aux Walt Disney Studios en compagnie de Minnie et plus de 300 Cast Members ! Je vous invite dans les coulisses de cet évènement hors-normes. Mais, en fait, cette histoire a commencé... il y a plus de 20 ans ! #InternationalYogaDay #DisneyBeWell #DisneyCastLife




1997 : DISNEY VILLAGE


Mon aventure avec Disneyland Paris commence en fait... en 1997 !


A ce moment-là, je viens tout juste d'arriver à Paris pour me lancer dans une carrière de comédien amorcée depuis juin 1989, date où je foule les planches pour la première fois.


Un casting est annoncé dans un magazine spécialisé (Casting Magazine, si je me souviens bien) : Euro Disney (le nom du parc à l'époque) cherche des comédiens en vue de tourner un film publicitaire pour le Disney Village qui se trouve juste à la sortie du parc : une allée faite de cinémas, de restaurants, de bars, d'une boîte de nuit (à l'époque), de boutiques...



Je viens de rentrer au Cours Florent et j'ai déjà pas mal joué en tant qu'amateur mais jamais en tant que professionnel. Gros fan de Disney, je décide de passer le casting avec une motivation hors normes. Même si je n'ai encore rien fait, j'y crois à fond !


Je passe le casting en faisant un petit numéro de danse/chant complètement halluciné sur une chanson des Spice Girls (oui, je sais...) et tout se passe à merveille !


Quelques jours passent et là je ne touche plus le sol lorsque le téléphone sonne : je suis pris pour le film ! L'hystérie dans mon studio de 12 m2, au 14 de la rue Rochambeau, à Paris. Je crois que même la toiture de ma chambre de bonne a fait un bon !


Quelques jours après, je décolle carrément : tournage de nuit avec d'autres comédiens qui accompagnent la star du film dans chaque lieu du Disney Village. Pour ma part, je le suivrai au restaurant Billy Bobs où l'on me fera jouer de l'Air Guitar en sa compagnie, complètement déchaîné !


J'ai 20 ans et je tourne dans ma première pub, dans un lieu que je fantasme depuis son ouverture en 1992. On nous nourrit - je me souviens d'une espèce de buffet improbable dressé pour nous dans le night-club HURRICANE - on s'occupe de nous avec beaucoup de bienveillance, on nous demande de faire la fête devant les caméras !


Disney m'offre mon premier contrat professionnel, 6 mois à peine après être arrivé à Paris, je ne sais même plus où j'habite ! Quelques semaines plus tard, je me vois pour la première fois sur un écran de cinéma, ça dure trois secondes !


Hélas, je n'ai jamais pu retrouver ce film, même pas sur YouTube et je n'ai aucune photo.




2011 : DISNEYLAND PARIS / WALT DISNEY STUDIOS



2011 : voilà 4 ans que j'enseigne le Yoga. Petit à petit je me détache de ma carrière de comédien qui ne prend pas le chemin que j'aurais aimé qu'elle prenne. Pire que tout, je perds ma motivation quand il faut que je me rende sur une audition. En effet, je sature à la seule idée de défiler devant les directeurs de castings. Je me sens de moins en moins à l'aise face à eux, j'arrive au bout du truc et je dois bien l'avouer : je les supporte difficilement, ils me donnent soit envie de fuir, soit de les insulter !


A cette époque, une collègue me fait une confidence : "Tu ne réussiras jamais dans ce milieu, tu manques cruellement de cynisme !" Sûrement avait-elle raison ! En 2014, je décrocherai tout de même un rôle dans la série Scènes de ménage... sans passer de casting ! Une revanche !


Bref, début 2011, une audition est annoncée : Disneyland Paris cherche des comédiens bilingues, bourrés d'énergie et créatifs, pour un spectacle de rue au coeur des Walt Disney Studios : Les Soldats verts sont en mission, show basé sur les personnages du film Toy Story.


Je repense à ma toute première expérience avec l'entreprise : MON DIEU, LA, JE VEUX VRAIMENT CE RÔLE ! Je retrouve la motivation de mes 20 ans et même plus ! Si je ne décroche pas ce truc, je sens que je vais avoir du mal à gérer !


Je sais qu'un premier tri a été fait à partir des CVs reçus (environ 300 d'après les rumeurs) et le mien est passé : je serai parmi les 80 comédiens castés dans un studio de danse du quartier de la Bastille.


Il faut préparer un monologue en français et un autre en anglais... OK. Je profite de la visite de mon frère pour le saouler avec mes textes qu'on répète en boucle sur les quais de Seine - parmi eux un extrait de la comédie musicale Nine que j'avais vu plusieurs fois et adoré aux Folies Bergère, moins au cinéma.


Je me prépare comme je ne me suis jamais préparé auparavant ! Je me tue à la tâche, je ne pense qu'à ça, je révise mon anglais, prends des cours de chant, je revois et revois et revois encore mes monologues car je sais qu'auditionner pour Disneyland c'est travailler à l'américaine. Moi qui déteste apprendre mes textes, je les travaille à longueur de journée : JE VEUX ETRE DANS CE P*****N DE SHOW !



Le jour de l'audition, je suis prêt comme jamais et je balance tout, absolument tout, devant les 3 directrices artistiques qui nous reçoivent. Elles semblent très sincèrement apprécier ma prestation. Je quitte la salle avec la certitude d'avoir cartonné...


... et c'est le cas : je serai sélectionné pour passer la dernière salve d'auditions !


Rendez-vous dans quelques jours dans les gigantesques studios de répétition de Disneyland Paris pour envoyer la sauce pendant plus de 3 heures !


Nous ne sommes plus que 30 prétendants au poste de soldat vert de Toy Story. Je suis monté trop haut, allé trop loin, il est HORS DE QUESTION de ne pas décrocher le rôle ! Je ne lâche rien pendant cette 1h30 où on enchaîne les improvisations, en français, en anglais, en musique, à 1, à 2, à 3, tous ensemble !


Une pause nous est accordée et juste après nous saurons qui part ou qui reste pour la suite des auditions qui dureront 1h30 de plus.


Un type très talentueux n'est pas retenu : il est arrivé à l'audition avec 20 minutes de retard. Ok, ça met bien les pendules à l'heure, dès le départ.


Le verdict tombe : je reste ! C'est la fête du slip dans ma tête, mais je sais qu'il va falloir donner plus, encore plus, toujours plus sur la deuxième partie du casting !


La dernière heure trente se passe à merveille, l'interaction avec mes camarades est parfaite, ça matche entre nous, l'équipe de production et l'équipe artistique sont aux anges ! Merci, au revoir, on vous rappellera !


Un cauchemar, le coup de fil n'arrive jamais ! Il me semble que l'attente a duré 3 semaines mais peut-être ai-je inconsciemment étiré le temps tant je n'en pouvais plus d'attendre...


Et le téléphone sonne enfin : "Sébastien, tu seras l'un des soldats du show des Green Army Men !"



MON DIEU ! Je ne sais pas qui était au bout du fil mais ce dont je suis sûr c'est que cette personne a perdu l'ouï au niveau d'une oreille ! Je me souviens avoir dû mettre un genou à terre pour supporter l'annonce.


Et le rêve commence et durera 9 mois.


Première répétition et déjà, deux heures après (oui, il faut travailler vite, comprendre vite - vite mais surtout bien !) on teste les premiers sketches. Nous nous retrouvons sans nous y attendre au milieu des visiteurs et devant une ribambelle de producteurs et de directeurs artistiques qui prennent des notes.


Je me souviens d'une directrice artistique en particulier qui vient me voir après notre première sortie et qui me dit froidement : "Je ne ris jamais. Vous m'avez beaucoup fait rire !" Me voilà soulagé : j'ai le niveau.


Et me voilà parti pour près de 500 shows sur 9 mois, 4 à 5 par jour.


Et c'est là que tu découvres que tout est génial quand tu travailles sur le parc ! A ceux qui pensent que passer backstage doit casser tout le rêve, c'est tout l'inverse ! C'est juste une magie différente !


Oui, les employés sont heureux d'être là - oui même ceux qui sont "sous les grosses têtes" ! -, le comité d'entreprise propose tout un tas d'activités, il y a de très nombreux avantages accordés au personnel, la direction prend bien soin de ses petits et reste très à l'écoute. Je suis surpris de découvrir un tel environnement, je ne m'attendais absolument pas à ça !


Mais la pause-déjeuner carnavalesque reste le grand moment de chaque journée : il y a une sacrée ambiance où tous se retrouvent : comédiens à moitiés costumés, techniciens, vendeurs, agents de sécurité, directeurs artistiques, RH, agents d'entretien, etc... Il peut y avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde au restaurant. C'est ce qui fait du break de midi un spectacle permanent assez ahurissant et très souvent hilarant, surtout quand on n'en a pas l'habitude !


Bref, il me faudrait des heures pour raconter toutes les anecdotes quotidiennes, les fous rires ou les situations les plus improbables que j'ai pu vivre en scène ou en coulisses ! Comme cette fois où un collègue a marché par inadvertance sur mon immense semelle, l'arrachant en partie de ma chaussure. J'ai donc dû quitter le set en urgence, boitant et titubant comme une drag-queen avinée qui aurait cassé son talon, à 6 heures du mat', après une folle nuit de fiesta ! Le tout escorté par un régisseur en panique : fou rire collectif jusqu'aux larmes dans la camionnette qui nous reconduit aux loges !



Bien évidemment, la magie opère plus que jamais à la rencontre des visiteurs : les entraîner dans nos folies, poser avec eux pour les photos, leur signer des autographes, faire que leur expérience soit unique, rendre littéralement les enfants fous... et les régisseurs plus fous encore lorsqu'on décide de changer la ligne directrice du spectacle pour partir dans des improvisations totalement ingérables !


Voilà, autant dire que cela pas été facile de quitter la boîte quand la fin de la saison a été annoncée...


Dieu merci, mes heures cumulées sur le parc en tant que comédien m'ont permis d'accéder à une formation en partie financée par l'AFDAS : 10 jours de stage au Broadway Dance Centre, à New York - où je suis finalement resté 3 mois pour pratiquer la danse, le chant et le Yoga presque 15 heures par semaine. Encore une fois, l'école américaine ! Et c'est là que j'ai pu finaliser mon premier court métrage : THE CALL.


Donc, oui, je peux le crier haut et fort : merci Mickey !





2019 : INTERNATIONAL YOGA DAY @ DISNEYLAND PARIS



Et nous en arrivons enfin aux faits : le Yoga Day 2019 à Disneyland Paris !


Je suis resté en contact régulier - notamment via FaceBook - avec l'une des directrices artistiques de l'époque pour qui j'ai beaucoup de sympathie, de respect et d'amitié.


Juste avant mon départ pour Bruxelles, nous nous sommes retrouvés sur le parc pour prendre un café (à l'époque où je n'étais pas encore allergique aux tanins), parler de la bonne époque et découvrir sa dernière mise en scène. A ce moment-là je suis devenu professeur de Yoga à temps plein, donnant jusqu'à 17 cours par semaine, une petite escapade à Marne-la-Vallée me fait le plus grand bien !


Nostalgie, nostalgie... Quitter le parc, ça n'avait pas été facile... Avec du recul, je m'en suis vraiment rendu compte.


Mais FaceBook m'a au moins permis de garder le contact et de partager avec mes anciens collègues et élèves parisiens mes nouvelles aventures yogiques belges. Notamment ce tournant épique avec l'organisation de stages dans de grands temples tibétains en compagnie de plusieurs dizaines de participants.


Et puis, voilà 2 mois - 2 ans après nos dernières retrouvailles - un coup de fil de ma directrice artistique préférée : " Sébastien, je veux que ce soit toi qui donne le Yoga Day à Disneyland Paris, il y aura 300 personnes... mais je voulais savoir si ça t'intéressait ? "


Je suis bouche-bée ! Comment peut-elle seulement penser que je ne pourrais pas être intéressé !?


" OOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!! "